
Programme et intervenants 2020 (édition en ligne le 24 novembre)
Les conditions de travail dans le secteur culturel : Où en êtes-vous ? Où en sommes-nous ?
Lançons cette journée par un constat de la situation en ce qui concerne la gestion des ressources humaines dans le secteur culturel : la parole est à vous !
Ces dernières années ont révélé des lacunes inquiétantes en termes de gestion des ressources humaines dans le secteur culturel. De plus en plus d’articles en font l’écho, dans la presse spécialisée comme généraliste. Fin 2017, un Dossier d’experts, justement intitulé “La gestion des ressources humaines dans le secteur culturel” proposait une analyse, des témoignages et des solutions. Sommes-nous prêts à nous en emparer ?
Au cours de cette plénière pas comme les autres, vous pourrez collectivement partager votre propre vécu de la situation : où en sommes nous, où en êtes vous ? Des grands témoins, spécialistes du sujet, vous écouteront et tenteront une synthèse de cet échange. Suite à ce premier diagnostic, les ateliers et tables-rondes de la journée sont conçus pour apporter des pistes pour mieux prendre en compte l’humain dans l’entreprise culturelle.
Avec
Xavier Dupuis, chercheur au CNRS, maître de conférence à l'Université Paris Dauphine
Micha Ferrier Barbut, conseillère en management pour les structures culturelles
Thierry Nadisic, professeur associé à l'EMLYON business school
Modération
Marianne Rollet
Jean-Luc Tartera
Et si le secteur culturel s’emparait
de la démarche Qualité de Vie au Travail ?
{Témoignages et solutions}
Le secteur culturel est parfois perçu comme ayant du retard sur les questions des ressources humaines. Une réflexion autour de la Qualité de Vie au Travail peut créer rapidement une dynamique vertueuse au sein des établissements culturels. Outre son inscription récente dans la loi, la QVT est une démarche qui tend à combiner efficacité de la structure et épanouissement de ses salarié.e.s. Bien plus que d’avoir un espace salon ou un babyfoot, il s’agit d’une réflexion collective approfondie et accompagnée, autour de l’organisation du travail.
Venez découvrir cette démarche, ainsi que les pistes pour la mettre concrètement en oeuvre au sein de votre établissement. Nous vous proposons un atelier participatif durant lequel vous aurez l’occasion de réfléchir collectivement sur des problématiques concrètes, avec l’aide de spécialistes de cette démarche et de personnes l’ayant déjà vécues.
Avec
Nicolas Combes, directeur général adjoint de la Saline royale d'Arc-et-Senans, Président de l'ANDRH Franche-Comté
Isabelle Rogez, chargée de mission au sein de l'ARACT IDF, Association Régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail
Modération
Camille Buttin
La culture à l’épreuve des nouvelles modalités de travail.
Télétravail et création artistique : est-ce possible ?
{Témoignages et solutions}
La pandémie et le confinement qui en a découlé ont imposé le recours au télétravail dans de nombreux secteurs d'activité. Le monde de la culture n'a pas été épargné, et nombre de créateurs ont expérimenté leurs activités artistiques à distance. Du studio ou de la salle où traditionnellement se déroulaient les répétitions, il a fallu passer au mode en ligne. Que cela signifie-t-il pour l’auteur et l’artiste ? Le processus de création s'en retrouve-t-il modifié ? Peut-on parler de télé-créateurs ? La table ronde essaiera d'apporter les premières réponses aux questions que pose le télétravail. De quelles façons les relations entre les différents artistes sont-elles impactées ? Les outils numériques actuels sont-ils adaptés ? Sinon, quels pourraient être les besoins, les nouvelles fonctionnalités à imaginer ? Quels avantages et quels inconvénients à de telles pratiques à distance ?
Pour en discuter, la table ronde réunira des acteurs de différents champs culturels (spectacle vivant, audiovisuel, arts visuels...) qui confronteront leurs expériences et les premières pratiques qu'ils ont développées.
Avec
Anthony Dufour, fondateur et gérant d'Hikari (société de production de documentaires audiovisuels)
Marc Ernotte, comédien, professeur d'art dramatique
Hélène Paillette, déléguée générale ensemble Contraste
Modération
Pierre-André Lacout
La place de l’auteur
dans l’écosystème de la culture
{Débat}
Que serait la Culture sans les artistes-auteurs ? La création, l’œuvre de l’esprit, est au cœur de toute la chaîne culturelle. Elle en est la matière première. Pourtant, ces artistes-auteurs sont des professionnels précaires et mal protégés. Le rapport de Bruno Racine, remis en janvier 2020 au Ministre de la Culture, pointe la fragilisation croissante des conditions de vie et de création des artistes-auteurs, et la prise en compte imparfaite de ces métiers par les pouvoirs publics. Face à cette situation, les différentes organisations rassemblant les artistes-auteurs tentent avec difficulté de se faire entendre collectivement et de peser dans les décisions politiques qui les concernent au premier-chef.
Dans cette table-ronde, nous réunirons des artistes auteurs, mais également des diffuseurs et des sociétés de gestion collective des droits d’auteurs pour faire le point de la situation, et entrevoir des solutions pour permettre aux hommes et aux femmes qui consacrent leur vie à la création de mieux faire entendre leur voix et de faire évoluer leurs conditions d’existence.
Avec
Samantha Bailly, autrice, présidente de la Ligue des auteurs professionnels
Suzanne Combo, autrice, compositrice, interprète , déléguée générale de la Guilde des Artistes de la Musique, membre du Conseil d'administration du Centre National de la Musique
Jean-Louis Gauthey, Editions Cornelius, porte-parole du Syndicat des Editeurs Alternatifs
Nicolas Mazars, Directeur des affaires juridiques et institutionnelles de la Société Civile des Auteurs Multimédia (SCAM)
Modération
Virginie Savi De Tove
Développer l'égalité homme-femme
et la diversité au quotidien
{Témoignages et solutions}
Nous sommes en 2040 : la nouvelle directrice transgenre du conservatoire de Paris est saluée avant tout pour l'école qu'elle a créé précédemment pour les jeunes, le responsable de la danse du conservatoire de Lyon est loué pour avoir réuni des danseurs d'une grande diversité, les nouveaux chiffres de l'égalité Femme Homme confirment à nouveau que l'équilibre est atteint, le manspreading est has been et les équipes réunissent des profils de plus en plus issus de la diversité. Et si ce rêve futur d’une société plus égale entre les hommes et les femmes et plus diverse pouvait se préparer dès maintenant à nos échelles? au sein de nos structures, petit à petit pour ajuster nos outils, sensibiliser à ces questions ?
Telle une boîte à outils, cette table ronde sera l’occasion de présenter des leviers pour mener à bien ces révolutions du quotidien, d’échanger sur des bonnes pratiques en termes d’égalité des salaires, de recrutements inclusifs, de processus et instances de conduite du changement, de communication interne et externe, de programmation, etc.
Avec
Edouard Chapot, directeur du Théâtre 14, Paris, membre de la commission égalité homme femme du SYNDEAC
Pierre Quenehen, administrateur des Ateliers Médicis, Clichy-sous-Bois
Agnès Saal, haute fonctionnaire à l’égalité, la diversité et la prévention des discriminations, Ministère de la Culture
Anne-Lise Vinciquerra, directrice, La Petite, Toulouse (Association pour l'égalité des genres dans le secteur culturel : fêtes, formations, média)
Modération
Camille Buttin
Le lieu culturel et son territoire :
(re)placer l’humain au cœur du projet artistique
{Partage de visions}
On ne peut pas parler, pendant les JMC, de la place de “l’humain dans l'entreprise culturelle” sans parler de la relation entre les lieux culturels et les usagers ou les publics (selon le point de vue), qui en tant que corps à la fois individuels et collectifs constituent le territoire. Depuis une dizaine d’année, on assiste à une évolution de la démarche culturelle afin de (re)placer le public et le territoire au cœur de la programmation du projet artistique et de la conception même d’un lieu : médiation et action culturelle, co-construction, démarche participative, projet situé... Le débat est généralement posé en termes d’opposition entre lieu et public : les lieux fabriquent-ils les publics ou inversement ? Fait-on vivre un lieu ou un territoire ? L’évolution des lieux épouse-t-elle l’évolution des populations qui les fréquentent ?
Essayons aujourd’hui de dépasser ces antagonismes traditionnels du débat sur la démocratisation culturelle : Quel rôle peuvent jouer les publics et les usagers dans le projet artistique ? A quel stade de la programmation peuvent-ils être intégrés ? Témoignages de responsables de lieux et d’espaces culturels qui font évoluer le rapport entre la salle et le territoire afin de replacer l’humain au centre du projet artistique.
Avec
Stéphanie Aubin, directrice générale de La maison des métallos (Paris)
Sylvain Dépée, Directeur des Bains-Douches (Lignières-en-Berry)
Modération
Sidonie Mézaize-Milon
Marianne Rollet
La reconnaissance,
un levier managérial en période crise
{Atelier}
La période que nous traversons met en tension les équipes, impose de nouvelles façons de travailler et nécessite de gérer l’éloignement des collaborateurs ainsi que la disparité de leurs situations. Incertaine et possiblement anxiogène, cette période de crise sanitaire et d’incertitudes dans le milieu culturel est l’occasion de se réinventer, de trouver de nouvelles façons de travailler et de mettre en place de nouveaux leviers de management.
La reconnaissance au travail (ou du travail) est un levier managérial puissant pour renforcer l’appartenance, générer de l’engagement et contribuer à donner du sens aux efforts consentis par les équipes. Bien qu’elle en soit un volet important, la rémunération n’est pas la seule approche possible à développer. Nous vous proposons de venir découvrir les piliers de la reconnaissance au travail, et de réfléchir collectivement à sa mise en pratique au sein de votre équipe. Vous serez accompagnés dans cet atelier par deux coachs professionnels du secteur culturel.
Avec
Christine Caradec, accompagnatrice de talents : Création, Arts, Sports et Performance. Coach Professionnel certifiée. Artiste chorégraphique Labanienne
Jean-Luc Tartera, accompagnateur d'équipes et de personnes dans le secteur culturel. Coach professionnel certifié, formateur
Mieux recruter en développant sa communication RH
{Atelier Omnia Culture}
Quand la diffusion d'une offre d'emploi ne suffit plus, il est temps de mettre en place une stratégie de recrutement en cohérence avec les valeurs et les objectifs de la structure. Il est important de construire un discours authentique mettant en avant votre culture d'entreprise et votre vision du management pour attirer les bons candidats et réduire le turn-over.
Au cours de cet atelier, nous vous apprendrons à mieux vous décrire, à faire entendre vos spécificités, à cibler la communication de vos offres et à mesurer l'efficacité de votre nouvelle stratégie de recrutement.
Avec
Sophie Lanoote, Directrice associée chez Galatea Conseil
Chloé Liénard, Cofondatrice d'Omnia Culture, Recrutement, Insertion Professionnelle & Entrepreneuriat
Alix Martet, Cofondatrice d'Omnia Culture, Recrutement, Insertion Professionnelle & Entrepreneuriat
La relation au travail - Le point de vue de l’artiste
{Partage de visions}
Qu'en est-il de la question du travail chez les artistes? Quel est le rapport de l'artiste à la notion de travail ? Cette table ronde sera l'occasion d'échanger avec Chloé Moglia, performeuse et directrice artistique de la compagnie du Rhizome.
L'artiste, qui axe son travail autour de la suspension et de la décélération, évoquant les rythmes effrénés de la vie moderne, invitait le public à "suspendre l'agitation, rassemblés dans l'instant, sur le fil du temps." Cette rencontre particulière avec Chloé Moglia est une occasion privilégiée de pouvoir échanger autour du regard d'une artiste, de discuter de son propre rapport au travail, aux injonctions auxquelles l'homme moderne se retrouve confronté.
Programmée à l'origine dans la saison 20-21 de la Maison des Métallos (qui devait aussi accueillir les JMC20) à l'occasion de ses COops, Chloé Moglia devait être artiste résidente au mois de novembre, proposant, conjointement avec la Maison des Métallos un riche programme de performances, ateliers et manifestations autour de la thématique : "On ralentit ?". En raison du contexte sanitaire, la résidence de Chloé Moglia à la Maison des Métallos a malheureusement été annulée.
Avec
Chloé Moglia, artiste performeuse, directrice artistique du Rhizome
Modération
Elsa Furtado
Virginie Savi De Tove
Manager dans une petite équipe :
la réalité de la plupart des structures culturelles
{Témoignages et solutions}
Travailler en petite équipe implique de trouver des réponses très spécifiques aux problématiques habituelles de management et de RH. Petite équipe n’est d’ailleurs pas toujours synonyme de petite structure. C’est souvent le lot de structures culturelles à effectif réduit qui, pourtant, ont une légitimité avérée dans leur secteur. Quels sont donc les problèmes rencontrés lorsque les équipes sont réduites et les projets multiples ? Charge de travail, polyvalence et transversalité des compétences, fiches de poste multi tâches et multi fonctions, emploi de stagiaires, autant de problématiques sur lesquels nous partagerons les expériences des uns et des autres.
Nous interrogerons aussi la question du rôle du.de la directeur.rice artistique comme manager d’équipe, du rapport de pouvoir lorsque le rapport hiérarchique est limité et de la frontière trouble entre relations professionnelles et affectives au sein d’une équipe réduite.
Avec
Simon Adinia Hanukai, directeur artistique de Kaimera Productions
Jihad-Michel Hoballah, consultant et coach en entreprise chez Omnicité
Mathilda Lacroix, responsable du département évènementiel et action culturelle de l'INALCO, Institut des Langues Orientales.
Modération
Marie Hedin-Christophe, directrice générale de La Lettre du Musicien
Faire entendre sa voix dans les négociations sociales
{Décryptage}
Les salarié(e)s du spectacle vivant et enregistré évoluent dans un secteur caractérisé par un nombre majoritaire de très petites structures. Ils sont souvent « intermittents du spectacle », aux employeurs multiples et au travail très fragmenté.
Les employeurs eux-mêmes, restent, pour l’essentiel, des associations ou des PME, relativement isolées.
Comment, dans ces conditions, être pleinement informé et faire entendre sa voix lors dans l'organisation sociale de ce monde professionnel particulier.
Comment se faire entendre dans les instances de négociation entre salariés et employeurs ; ou dans les instances paritaires où se négocient les règles qui vont encadrer nos métiers : conventions collectives, assurance chômage, formations professionnelles... Comment porter sa voix dans ce secteur culturel bien particulier ?
Dans cette table ronde, nous inviterons différent.es acteurs.trices présents lors des négociations sociales dans le secteur du spectacle vivant et enregistré, afin de mieux comprendre les différents mécanismes à l’œuvre, et les relais que nous pouvons avoir pour être défendus.
Avec
Elodie Couraud, membre de la coordination des intermittents et précaires
Ghislain Gauthier, secrétaire général adjoint de la CGT spectacle
Philippe Grimm, directeur adjoint du Syndeac
Louise Lebecq, déléguée affaires sociales Syndicat des Producteurs Indépendants
Restitutions 2020
Les conditions de travail dans le secteur culturel : Où en êtes-vous ? Où en sommes-nous ?
Avec
Xavier Dupuis, chercheur au CNRS, maître de conférence à l'Université Paris Dauphine
Micha Ferrier Barbut, conseillère en management pour les structures culturelles
Thierry Nadisic, professeur associé à l'EMLYON business school
Modération
Marianne Rollet
Jean-Luc Tartera
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Le lieu culturel et son territoire :
(re)placer l’humain au cœur du projet artistique
Avec
Stéphanie Aubin, directrice générale de La maison des métallos (Paris) - SA
Sylvain Dépée, Directeur des Bains-Douches (Lignières-en-Berry) - SD
Modération
Sidonie Mézaize-Milon
Marianne Rollet
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Quel changement de posture ? comment développer un lien nouveau avec les usagers ?
SA : démarche plus coopérative entre lieu/artiste/usagers, notamment dans la programmation en collaborant avec les usagers (ex : HUB METALLOS), mieux comprendre leurs besoins, désirs, au lieu d’occuper un territoire. C’est bien au cœur du métier d’artiste que de renouveler les approches, les processus.
SD : Création par le bas, avec un public fidèle. Territoire rural vaste qui paramètre beaucoup de choses (physique, géologique et sociologique). Passage d’un lieu programmé vers un lieu vécu, conçu pour qu’il y ait ce brassage.
Comment les tutelles réagissent à ce changement de temporalités ?
SD : Tisser de nouveaux liens tout en maintenant les existant, cela demande du temps. Il faut quitter la vision quantitative vers du qualitatif, inventer des nouveaux modes d’évaluation. On a une action extrêmement locale mais sur un large territoire. De plus, on agit pour une mission départementale et nationale avec le réseau SMAC. C’est la seule SMAC conçue pour la chanson française donc en lien avec le monde de la francophonie (Canada, Belgique …)
SA : Concernant les tutelles de la MM, la ville de Paris entend nos difficultés. Ce qu’on fait n’est pas nouveau mais le contexte l’est. L’art est le levier pour changer, accompagner les transitions (écologiques, rapport H/F), c’est cette capacité à s’entrainer à la réinvention.
Droits culturels et territoires ?
SD : ne pas se contenter d’une billetterie mais aussi montrer comment les artistes travaillent, le replacer dans son parcours. Déjà passer le seuil de la porte, beaucoup ne se l’autorise pas, on est là pour rappeler que ce lieu leur appartient car la chanson, ça appartient à tout le monde. On est là pour donner des clés, présenter de nouveau artistes.
Si on déconstruit la programmation, qu’est-ce qu’on construit avec le public ?
SA : Il faut décentrer la place du spectacle, diversifier les formats. Sans mettre les choses en opposition (spectacle également vecteur de participatif), il faut arrêter de « consommer », redonner de la liberté. La question, c’est l’art comme expérience : qu’est-ce que l’on met en partage ? On arrête de parler des artistes pour parler de ce qu’on va faire ensemble. Sans être clivant, en restant dans une posture de curatrice, en continuant de revendiquer une exigence artistique.
SD : Au sens positif du terme, il faut former une communauté. Elle est petite, les relations sont totalement interpersonnelles, on ne fait pas « pour » mais véritablement « avec » les publics que l’on rencontre, dans une relation horizontale, une médiation à hauteur d’homme. La matière chanson porte aussi à cette logique et cette démarche, elle aplanit vraiment les différences.
Les enjeux de la réouverture ? vos attentes ? interrogation sur le budget ?
SD/SA : Nous sommes privés de relation avec les artistes et les spectateurs. En supprimant les temps d’échanges, on appauvrit le lien social. Il faut re-tricoter les liens qui se sont distendus, faire en sorte que le public revienne avec une régularité, une joie. Il faut que le spectateur se sente à nouveau légitime de retourner dans cette salle, inventer de nouvelles façons de faire. La nouveauté crée souvent de la tension entre les équipes et il faudra veiller à cela car cela peut créer de l’inconfort. Il faudra être attentif au gens qui vont œuvrer et porter ces changements.
Manager dans une petite équipe :
la réalité de la plupart des structures culturelles
Avec
Simon Adinia Hanukai, directeur artistique de Kaimera Productions - SAH
Jihad-Michel Hoballah, consultant et coach en entreprise chez Omnicité - JMH
Mathilda Lacroix, responsable du département évènementiel et action culturelle de l'INALCO, Institut des Langues Orientales - ML
Modération
Marie Hedin-Christophe, directrice générale de La Lettre du Musicien
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Le parcours de manager artiste
SAH : management très horizontal, organique, forte présence du consensus. Le « bébé » (la compagnie et le projet) : tous, dans cette perspective, se focalisent sur les besoins du « bébé ».
JMH : Notion de métier passion -> grande connexion personnel/professionnel, adhésion forte. Importance d’objectifs communs auxquels l’équipe doit adhérer, des objectifs à plusieurs parentalités, ce qui questionne l’évolution de ces objectifs. Difficulté à trouver un équilibre du volume d’activité du le projet entre les velléités du manager et les capacités de l’équipe.
Comment garder la motivation en temps de confinement alors que les projets s’annulent ?
JMH : la formation comme un élément clé pour donner de la perspective, se confronter à d’autres personnes. Pour le manager, cela permet de faire évoluer et nourrir le projet, dans les petites structures, il n’y a pas forcément de possibilités d’évolution de poste mais on crée de potentiel futures partenaires.
Comment gérer la projection que l’on a de soit même ?
ML: passée de jeune diplômée, stagiaire à responsable. Cela questionne la vision de nos propres capacités par rapport à des personnes plus âgées ou expérimentées ? En tant que responsable, c’est davantage les autres aussi qui forment notre position.
Le multitâche ? la polyvalence ?
ML : C’est le propre des métiers de la culture, le partage les tâches se fait en fonction de la taille des projets.
JMH : Il ne faut pas confondre multifonction, multiposte et polyvalence. 2 mi-temps peuvent faire un temps plein et être fait par une seule personne à partir de moment où les missions et rôle de chacun sont bien définis.
La question de la rémunération ?
SAH : C’est toujours un peu compliqué, Il y a d’autres moyens dans la reconnaissance.
JMH : missions en décalage avec la rémunération, contraintes financières des petites structures
Quel formalisme dans les relations de travail ?
JMH : bon équilibre à trouver. En tant qu’employeur, responsable du salarié, le formalisme est important dans la relation de travail.
La relation au travail - Le point de vue de l’artiste
Avec
Chloé Moglia, artiste performeuse, directrice artistique du Rhizome
Modération
Elsa Furtado
Virginie Savi De Tove
Lire le résumé
Fondatrice de la compagnie Le Rhizome, la circassienne et trapéziste Chloé Moglia inscrit sa démarche artistique dans la suspension. En se raccrochant aux branches, elle propose aux spectateurs qui la contemplent de s’extraire avec elle. Dans cette conversation avec Elsa Furtado et Virgina Savi de Tavo, elle revient sur le cadre de la résidence à la Maison des métallos, annulée en raison du contexte sanitaire, dont elle aurait dû profiter au mois de novembre 2020. Comment travailler quand tout est différent ? Comment même continuer à vivre ?
Les idées en elle bouillonnent et pourtant c’est la conviction d’un ralentissement global ou plutôt au choix de l’attention auquel Chloé Moglia appelle. En réponse au manque d’espace partagé en ville, elle imagine notamment créer un « jardin des attentions » dans lequel les passants seraient invités à prêter attention aux choses et à leur écosystème, « à ramasser des escargots ou écouter les rythmes cardiaques ». En proposant une alternative à l’accélération globale, l’artiste espère provoquer un changement de focale : « si ce sont les montagnes qui attirent notre œil dans un trajet de TGV, le même paysage nous invitera à regarder les fourmis et les pâquerettes sous le prisme de la déambulation ».
Par sa pratique même, Chloé Moglia s’oppose à la facilité : « l’état de conscience dans la suspension est une nécessité, si j’ouvre la main, je m’expose à la mort ». Contre la « méditation » qu’elle juge être une pratique du bien-être, elle rappelle qu’il est normal pour l’homme de souffrir bien que « l’on ne puisse pas vivre uniquement dans la verticalité des questions ». Dès lors, « la survie tient à l’insertion d’un espace de rationalité horizontale ».
Prolongement de la performance, c’est également au poids des mots que la circassienne s’attache : « Les mots charrient beaucoup de choses : c’est un très heureux problème ». Alors par exemple, que signifie l’Art ? Chloé nous montre comment ce mot infini permet d’activer des libertés et d’autres temporalités. Zone vibrative, le mot « Art » ne sert à rien mais donne prétexte à éprouver, toutefois « même derrière l’artiste qui semble fou, il y a une rigueur immense ». Finalement, Chloé Moglia conclue en nous livrant sa définition : « en se mettant à regarder véritable quelque chose, il peut s’ériger en production et dès lors le processus artistique peut s’initier ».
Partenaires 2020













Equipe 2020

- Coach et formateur en management / Administrateur de compagnies de théâtre - Aux JMC : Coordination

- Chargée de mission et de projets. - Aux JMC : Partenariats

- Chargé de mission à la Direction de l'Action Culturelle. - Aux JMC : Programmation

- Cheffe de projet Cérémonies et Célébrations Paris 2024. - Aux JMC : Programmation

- Coach Professionnelle / Administratrice de la compagnie Le Clair obscur / Artiste chorégraphique - Aux JMC : Programmation

- Chargée de production et projet dans le secteur culturel - Aux JMC : Programmation

- Administrateur de la Maison du Geste et de l'Image - Aux JMC : Programmation

- Cheffe de projet culturelle - Aux JMC : Logistique

- Experte en gestion de projet dans le secteur culturel - Aux JMC : Programmation

- Responsable de Productions - Palito Productions - Aux JMC : Programmation

- Chargée de projet culturel - Aux JMC : Logistique

- éditrice / libraire / traductrice - Aux JMC : Programmation

- Responsable de secteur / Affaires juridiques chez ARTE - Aux JMC : Programmation

- Chargée de projet dans le secteur culturel - Aux JMC : Communication

- Spécialisée en Communication / Event - Aux JMC : Communication

- Responsable Administratrice et Financière Chez Sinny&Ooko - Aux JMC : Communication